Qu’est-ce que le ROME ?
Le Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME) est un système de codification mis en place par Pôle Emploi depuis 1989. Aujourd’hui dans sa version 3, il comprend à l’heure actuelle plus de 10 000 appellations de métiers et d’emplois, dans le but d’identifier aussi précisément que possible chaque métier. Il permet la construction d’une classification précise et l’identification des métiers en fonction de leurs compétences associées.
Comment fonctionne le ROME 3 ?
Un code ROME est composé d’une lettre (de A à N) représentant une famille de métiers et de 4 chiffres dont les 2 premiers, lorsqu’associés à une lettre, permettent d’identifier un domaine professionnel. Cette codification représente un total de 532 fiches métiers comprenant près de 11 000 appellations de métiers et emplois différents.
Pour trouver à quel code est associé un métier, il existe une arborescence détaillée sous forme de tableau Excel dans laquelle on peut retrouver l’ensemble des appellations. Une fois le code ROME du métier recherché identifié, chacun des codes correspond à une fiche métier au format PDF.
Dans chaque fiche, on peut retrouver :
- L’ensemble des différentes appellations des métiers et emplois regroupés
- La définition de l’activité
- Les moyens d’accès (études, diplômes, expériences, etc.)
- Les conditions d’exercice de l’activité
- Les connaissances et compétences de base communes aux métiers regroupés (savoirs et savoir-faire)
- Les connaissances et compétences spécifiques à certains domaines (savoirs et savoir-faire)
- L’environnement de travail
- La mobilité professionnelle, c’est-à-dire les emplois et métiers proches ou envisageables en cas d’évolution professionnelle
Pourquoi la transition vers une nouvelle version du ROME ?
Trois arguments principaux sont soulevés quant au changement de version de la codification ROME :
- L’absence d’un langage compétence commun entre les entreprises, les organismes de formation ou même les autorités de certification est largement constaté. Le référentiel ROME 3 a aujourd’hui près de 7 ans et le domaine des compétences est en constante évolution. Cela rend le nombre de fiches métier actuel trop faible vis-à-vis des évolutions des métiers, des compétences et de leurs compréhensions.
- Les services actuels sont trop complexes au regard de leur valeur perçue ce qui amène à un intérêt faible pour l’approche compétence, notamment auprès des actifs en transition. De la même manière, les processus de recrutement se focalisent encore trop sur l’approche métier et les diplômes, dans un monde où la compréhension des compétences tend à rendre le recrutement plus performant tout en amenant le rapport offre / demande à être plus efficace grâce à des profils et des offres mieux ciblés. Les systèmes actuels d’accompagnement à l’évolution professionnelle sont eux aussi trop compliqués d’accès et d’utilisation que ce soit par leur coût ou leur fonctionnement.
- L’approche compétences est encore trop difficile à manier par les professionnels en absence de langage compétence de référence. Même les softs skills, très en vogue actuellement, sont définis et maniés par chaque acteur de façon très variable.
Quels sont les nouveautés et avantages du ROME 4.0 ?
- La construction d’une nouvelle nomenclature qui se veut plus simple à appréhender et à comprendre grâce à un langage compétence partagé communs aux différents acteurs. On y retrouve un référentiel de compétences avec 5 domaines de savoir-faire (« Ce que je sais faire ») et 1 domaine de savoir-être professionnels (« Comment j’agis et j’interagis ») ainsi qu’un référentiel des savoirs (« Ce que je sais ») et un référentiel de contextes de travail (« Dans quels contextes je les mobilises »).
- La simplification de lecture et de compréhension en passant de 7500 savoir-faire sur le ROME 3 à 5700 dans le ROME 4.0, en supprimant les synonymes et les doublons tout en mettant à jour les contenus
- Un travail de pair avec les acteurs liés au développement des compétences et notamment les OPCO qui ont par exemple participé à la proposition de nouveaux savoir-faire ou contextes de travail (780 des 5700 savoir-faire et 70 des 175 contextes de travail proviennent de ces propositions).
- Pour mieux accompagner l’évolution professionnelle, l’accent a été mis sur les macro-compétences et sur le maillage entre les différents métiers et emplois. Une macro-compétence sera mobilisée en moyenne dans 28 fiches métiers différentes dans le ROME 4.0, là où dans le ROME 3 ce chiffre n’était que d’1,8 fiches métier. L’identification des passerelles entre les différents métiers sera donc grandement simplifiée.
- Une nouvelle plateforme de consultation va être créée. « MétierScope » permettra d’explorer le ROME de plusieurs manières différentes via des recherches par mots clés, une rubrique « centre d’intérêts » et une rubrique par secteurs. De plus, dès cet été, chacun aura la possibilité d’alimenter directement son profil avec ses compétences afin de faciliter la recherche d’emploi et trouver les métiers qui mobilisent tout ou partie de ses compétences. La plateforme créera également le lien avec des services territorialisés de recherche de formation ou de VAE par exemple.
Le ROME 4.0 : Quand ? Comment ? Où ?
La première version du référentiel a été annoncée par Pôle Emploi pour Mars 2023 avec des évolutions majeures supplémentaires pendant l’année. Le ROME 3 qui n’a pas eu de mise à jour depuis plus d’un an maintenant n’en aura définitivement plus mais restera effectif pendant encore au moins 1 an, le temps d’effectuer la transition vers le nouveau référentiel. Le ROME 4.0 sera entièrement accessible en ligne et gratuitement via la nouvelle plateforme de consultation « MétierScope ».
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